Vice champion olympique et champion du monde du décathlon depuis l’été dernier, Kevin Mayer est reparti à l’entrainement, mais garde quelques places pour les sollicitations médiatiques avant son stage très costaud début décembre.
MaSalledeSport vous dit tout sur les top 5 des choses (forcément indispensables) à savoir sur Kevin Mayer.
Il a choisi le décathlon... par ennui !
Natation, tennis, rugby, handball, ski... Il a tout fait, pas seulement « pour essayer ». Mais à chaque fois, il laisse tomber. Il s’ennuie. Les longueurs en natation, les séances de tirs au hand, les services en tennis. Trop relou pour lui. Il fait du cross au collège et découvre l’athlétisme, au sens le plus complet du terme. « En déca, c’était jamais la même chose. On lance des objets, on court vite, on court longtemps, on saute... C’est technique ET physique. Je ne me suis jamais embêté ! »On le croit. Champion chez les cadets en 2009, chez les juniors en 2010, l’avenir était tout tracé jusqu’à ce titre de champion du monde. A condition de bosser !
Il a (presque) tout misé sur la technique
En observant le profil des décathloniens, il les a trouvés « bourrins », en force, en l’explosivité. Bref, ça manquait de finesse. Il s’est donc entouré des spécialistes comme le perchiste Renaud Lavillenie, le hurdler Pascal Martinot-Lagarde ou la lanceuse de disque Mélina Robert-Michon. « Ils pratiquent dix fois plus leur spécialité. D’autres athlètes le font un peu, aussi. Moi, j’ai la chance d’avoir de très bons rapports avec eux et donc, de profiter de leurs enseignements, à l’entrainement ou pendant les compétitions », explique-t-il. C’est d’ailleurs dans les épreuves les plus techniques que Kevin creuse l’écart avec ses concurrents.
Il se sent hyper coupable quand il « mange mal »
Kevin digère mal les glucides classiques (pâtes, riz, pain...). Il privilégie donc une alimentation bio, non transformée et très végétale, plutôt riche en protéines animales, mais aussi en « bons lipides », source d’énergie. Avec un taux de masse grasse à 8,8%, il peut se permettre ! Mais il est des moments où l’athlète doit « décompenser », sortir un peu de sa routine, notamment quand les compétitions sont encore loin dans l’agenda. Alors, une petite pizza/bière ? « C’est super rare, car d’une part, j’ai rapidement mal au ventre. J’essaie de réintroduire des glucides progressivement, comme un peu de riz. Et d’autre part, je me suis très coupable de faire des écarts, car cela ne me rapproche pas de mes objectifs sportifs ». Bref, « kéké bio », quoi.
En pleine épreuve, il pense souvent à abandonner
Même les plus grands champions doutent. Ça nous rassure ! Cet été, en plein décathlon, l’athlète propulsé par Nike est passé par trois essais pour valider son saut à la perche. « J’étais tombé à la perche un mois avant, zéro sensation. Je pensais aux excuses que j’allais sortir à mon coach pour arrêter». Le second matin des épreuves, tout le corps souffre des épreuves de la veille. Les athlètes n’ont pas envie d’y aller. Pour lui, c’est idem : « en 48 heures de décathlon, je change du tout au tout. Je suis une vraie pleureuse au début, et à la fin, je me transcende, je deviens quelqu’un d’autre, je me libère », explique-t-il.
Il pense déjà aux JO de 2024
Paris accueillera les Jeux dans 7 ans. C’est long et c’est court. Au début de sa carrière, Kevin ne pensait pas à sa longévité. Il voulait gagner des titres. Mais, en apprenant de son corps comme de son esprit, le dromardéchois se prend à rêver : « je me blesse de moins en moins,
je comprends de mieux en mieux mon corps, je progresse partout progressivement. J’aurai 32 ans, alors, pourquoi pas ? ». Mais grave ! Il aura d’autres échéances d’ici là, notamment
l’Hypo-Meeting de Götzis en Autriche en mai prochain, prélude aux championnats d’Europe à Berlin pendant l’été, où il sera attendu de pied ferme.
Le décathlon, comment s’y mettre ?
Pour les mecs : sur www.athle.fr, le site de la fédé d’athlétisme (et pas de triathlon !), filez sur « Trouver un club », et recherchez par région, département ou ville. Cliquez ensuite sur le logo du club pour obtenir ses coordonnées et les pratiques proposées. Une licence coûte de 80 à 120 euros l’année, voire un peu plus selon certains clubs. A vous d’écrire la suite, à savoir débuter par l’accessible (100 mètres, 1 500 mètres, lancer de poids, saut en longueur…) et s’attaquer aux exercices plus délicats (perche, javelot, haies…).
Pour les filles : même topo sur le site de la fédération d’athlétisme, mais on parle plutôt d’épreuves combinées et d’Heptathlon*.
Propos recueillis par Charles Brumauld
* dans l’ordre sur deux jours : 100 m haies – Poids – Hauteur et 200 m puis Longueur – Javelot – et 800 m