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Healthy Food, By Charles Brumauld


François Vilain

Avec plus de 1000 repas par an, l’impact de notre alimentation sur notre santé, notre forme et notre bonne humeur, n’est plus à démontrer. Alors, healthy, un peu, beaucoup, à la folie, passionnément ? Justement, notre journaliste Charles Brumauld publie son livre Healthy Food, aux éditions Solar. L’

Avec plus de 1000 repas par an, l’impact de notre alimentation sur notre santé, notre forme et notre bonne humeur, n’est plus à démontrer. Alors, healthy, un peu, beaucoup, à la folie, passionnément ? Justement, notre journaliste Charles Brumauld publie son livre Healthy Food, aux éditions Solar. L’occasion de séparer le bon grain de l’ivraie.


Qu’est ce qui t’a donné envie d’écrire un second livre différent du premier, sur le cross-training ?

Charles Brumauld : L’envie de me recentrer sur mon ADN. L’alimentation, la cuisine, la nutri, ont toujours été le fil rouge de ma vie. Petit, à 12 ans, je notais scrupuleusement les « tips » de ma grand-mère  sur mon cahier de cuisine car je savais que ce savoir était en disparition. Plus tard, étant sportif, j’ai avancé en ayant une conscience aigüe qu’il fallait mettre le bon carburant dans la machine pour la mener à bon port. J’ai bien sûr évolué au fur et à mesure de mes connaissances. Par exemple, il y a 15 ans, je me gavais de galettes de riz avant mes entrainements de natation. Aujourd’hui, j’éviterai en raison de son indice glycémique.

Le message central de “healthy Food” ?

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Le retour au bon sens et à la conscience de ce qu’on fait. Vraiment. Les industries agro-alimentaires ont fait leur boulot, nous ont simplifié la tâche, mais ont compliqué nos assiettes. Pour faire ses courses, c’est du transformé ou de l’hypertransformé avec des listes d’ingrédients longues comme un discours de Macron devant le Congrès. Honnêtement, qui prend le temps de les lire ? Qui les comprend ? C’est voulu. Nous avons laissé faire ces industries et certains lobbys remplir nos assiettes. Raison pour laquelle le brut, le frais, l’authentique, le retour à la cuisine, est au cœur de mon livre.

Comment se compose ton livre ?

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D’amour, évidemment. 10 chapitres, il ne m’en fallait pas moins car il y avait beaucoup à dire. Je suis parti du spécifique : qu’est-ce que les français mangent vraiment ? Ensuite, on scanne la cuisine, on fait le grand ménage (on garde, on trie, on débarrasse !) pour faire de la place et réinvestir l’espace (boîtes sous vides, germoirs, bocaux en verre). Puis, cap sur la nutri healthy en maîtrisant l’indice et la charge glycémique des sucres que l’on ingère, l’équilibre acido-basique, sans oublier la nouvelle nourriture healthy avec un petit cours de décryptage d’étiquette, si jamais vous vous rendez en supermarché. Je n’ai pas fait des tonnes sur les super aliments, volontairement. Certaines de ces denrées poussent sous des latitudes bien trop éloignées.  Donc, fruits et légumes de saison, de France, on a déjà de quoi faire ! On termine avec le lifestyle, le sommeil, le stress, car la nutrition ne fait pas tout !

Et l’homme sur la couverture, on en parle ?

C’est une collection « #monsieur ». Normal qu’il y ait un homme (un hipster est un homme, on ne rigole pas, ok !). L’idée était aussi de dires aux mecs qu’ils peuvent se mettre un peu plus aux protéines végétales et au kéfir de fruits sans pour autant rogner sur leur virilité. Dans ma tête, j’écrivais aussi bien pour des hommes que des femmes, à quelques exceptions près. On n’a pas exactement le même métabolisme, mais nos besoins sont très similaires. Donc, les deux genres y trouveront leur compte, promis !

Les règlementations nous protègent-elles ?

Aujourd’hui, trop de repères du Programme National Nutrition Santé (PNNS) ont du plomb dans l’aile (et la cuisse !) : viandes : 1 à 2 fois par jour (c’est trop !), 3 à 4 produits laitiers par jour (idem), féculents à chaque repas (et l’indice glycémique alors ?)… Au delà, les «  5 fruits et légumes par jour » est un message clair et reconnaissable, sauf que seulement un quart des français le font vraiment, selon une récente étude du Credoc. D’autre part, c’est bien joli, mais si notre environnement alimentaire est fait à 80 % de produits transformés, de né-fast food facile d’accès et peu onéreuse (distributeurs de friandises partout, pop corn dans les cinés…), comment voulez-vous faire consommer des fruits et légumes alors que les vidéos de pub « bien huilées » bombardent notre cerveau de produits très caloriques ? Mais, message positif, la dernière mise à jour des recommandations nutritionnelles évolue, fait la part belle aux légumineuses, aux produits céréaliers complets et tend à réduire notre consommation de viande….

En titrant « Healthy food », pourquoi parler du bio, sport, du sommeil, du stress ?

Parce que c’est étroitement lié et que j’essaie toujours d’avoir une vision holistique des choses. C’est dans le bio qu’il y a le moins d’intrants chimiques et que l’on respecte davantage les saisons et l’environnement (à condition qu’il soit local, bien sûr). La pratique d’une activité physique nous oriente naturellement vers des choix alimentaires plus vertueux puisque l’on n’a pas envie de se sentir lourd avant un cours de yoga, ni de perdre tous les bénéfices d’une heure de running. Le sommeil est essentiel à la récupération sportive, mais surtout, s’il est de mauvaise qualité, nos hormones de la satiété et de l’appétit (leptine, ghreline) sont perturbées. Fatigués, on a donc plus tendance à choisir des mets « faciles », sucrés, gras, déjà tout prêts. Quant au stress, l’idée centrale était de revenir à soi, notamment pour mieux écouter ses signaux intérieurs (« j’’ai faim, j’ai plus faim, j’ai pas vraiment faim en fait ») mais aussi pour faire fi des intrusions publicitaires qui nous incitent à consommer.

Est-ce que tu t'appliques personnellement tes bonnes pratiques?

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La plupart du temps, oui. Environ à 80 %. Et oui, je suis comme tout le monde, j’aimerais dormir plus, mais je ne fais pas toujours ce qu’il faut pour, faute de temps. J’aime le vin, rouge particulièrement, mais je modère ma consommation, en quantité et fréquence. Bref, je n’ai vraiment pas l’impression de me restreindre ou de me frustrer.

Je cuisine chaque jour, je pâtisse une fois par semaine, je fais du sport 1 à 4 fois par semaine (et oui, mes études de nutri me prennent du temps alors pendant les vacances, c’est tous les jours !) et m’octroie quelques plages de « rien », principalement avec mon fils.

Quel est ton pêché mignon ?

Le chocolat noir. J’ai pratiquement toujours une tablette sur moi ou un petit carré, des fois que... Je vais au ciné avec ma tablette, lol !  Ok, suis un peu accroc. J’ai progressivement éduqué mon palais vers le « plus en plus noir » (90 voire 99% de cacao), parfois le cru, avec toujours des teneurs en sucres très faibles. Et puis, avec 205 mg de magnésium pour 100 g de produit, c’est parfait pour le stress !

Quelle est ta devise ?

« On mange pour se nourrir, pas pour s’appauvrir ». Je l’emprunte au diététicien Charles-Antoine Winter (également dans le livre !) que j’ai interviewé sur le bio. Totalement d’accord.

Un dernier conseil ?

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Plutôt un encouragement. Le pouvoir du changement est en vous. Personne d’autre ne peut le faire pour vous. J’en sais quelque chose, il m’arrive parfois de stagner, de tourner en rond, de me réfugier dans mes failles et mes fragilités, que je connais bien, plutôt que de sauter le pas vers l’inconnu. Qui choisit ce
 que vous mettez dans votre assiette ? Qui décide d’aller courir 45 minutes ? Qui se couche à l’heure idéale pour bien récupérer ? Réponse : vous-même ! Vous avez le pouvoir du choix. Soit rester sédentaire, mal dormir puisque c’est votre « habitude », continuer d’ignorer les étiquettes, contaminer votre assiette et rester sous l’emprise du stress... soit atteindre votre vrai potentiel. Et puis, avec mon livre, #noexcuses !

Charles Brumauld