Les meilleures choses ont une fin, même l’été infini des Beach Boys. Pour autant, faut-il jeter le bébé avec l’eau du bain ? Nope. La rentrée, c’est une nouvelle année, des projets, des objectifs, des promesses et surtout, quelques bonnes habitudes à prendre. Revue de détail.
Pendant l’été, on lève le pied, on boit un peu plus (rosé, pastis, sangrias...), on prend davantage l’apéro, on fait parfois moins de sport, parfois plus (ce qui est mon cas) mais on est rarement aussi sédentaire que pendant l’année. Et ça, c’est du bon. Oui, sauf qu’à la rentrée, tout vole en éclat. On reprend les horaires de boulot, ceux qui ont des enfants courent les magasins pour les fournitures scolaires et/ou finalisent les inscriptions pour la guitare, l’escrime ou la natation du petit dernier. Métro/boulot/2ème boulot avant le dodo. Alors je me suis dit, pourquoi pas s’inspirer de ce qu’on fait naturellement en vacances (mais non, pas les caïpis dans les transats !) pour mettre un peu de douceur dans la rentrée mais en étant lucide sur nos impératifs.
Cuisiner
En vacances, particulièrement l’été, le temps est aux paellas géantes, aux salades de riz, aux desserts fruités. Et pour cause, on prend le temps de cuisiner, de tailler, d’émincer, de mijoter, sans se dire qu’on « n’a pas le temps », précisément.
Pourquoi c’est bon ? Parce que passer du temps derrière les fourneaux est un excellent moyen de rester à l’écart de la nourriture transformée et ultra-transformée, du genre purée mousline, yaourts 0% et autres plats tout faits. Et ça, c’est très protecteur de votre santé.
Comment faire au retour : réservez 25 minutes de votre temps pour le dîner. Parfois ce sera plus rapide, mais fixez-vous 25 minutes. Commencez simple (légume de saison, feta, huile d’olive pour l’entrée, salade de pâtes au poulet/câpres/mesclun/tomates pour la suite) et élaborez quand vous êtes à l’aise.
S’organiser
Que croyez-vous ? En vacances, à moins d’être au Club Med, il faut s’organiser ! Faire les courses, prévoir une grosse salade pour mettre dans la glacière, préparer les éventuels sandwichs, penser à ce qu’on va cuisiner le soir en rentrant de la plage.
Pourquoi c’est bon ? Parce qu’au moins, on pense à ce qu’on mange. On prend conscience de notre prise alimentaire. Gamberger, c’est déjà la moitié du boulot, plutôt que de continuer en pilotage automatique.
Comment faire au retour : anticipez. Prévoyez des « meal prep » pour votre lunch box du lendemain. C’est une « base » cuite de lentilles (jaunes, vertes, corail), riz, haricots secs, quinoa... 2 options : soit c’est un accompagnement, il faudra donc rajouter du thon ou 2 aiguillettes de poulet voire du tofu fumé. Soit vous êtes plus veggie friendly, et vous rajoutez un légume, un morceau de chèvre frais, des graines (lin, tournesol, courge...), des raisins secs, des herbes fraiches. L’un n’empêche pas l’autre.
Misez (encore) sur les fruits et légumes
J’en ai vu tout l’été : pastèques ou melon à l’apéro, poivrons et tomates dans les salades composées, pêches et fruits rouges en dessert...
Pourquoi c’est bon ? Pour les vitamines et minéraux qu’ils contiennent. Vous faites le plein en été, puis l’automne s’installe et là, y’a plus personne. Soit on se réfugie dans les féculents, soit on trouve que les fruits et légumes sont moins « sexy », alors on « give up ».
Comment faire au retour : On file sur fruits-légumes.org ou on télécharge l’appli fruits et légumes de saison pour l’avoir sur soi quand on fait le marché. Puis, on focus sur les légumes plus que les fruits, car ils contiennent moins de sucres. Ensuite, pour chaque mois, on fait une short list de 7 légumes/7 fruits qu’on apprécie. Et ensuite, on note le type de plat qu’on aime et on trace des lignes entre eux. Par exemple, moi j’aime les assiettes complètes. En septembre, les choux commencent. Je les déteste presque tous sauf le chou rouge. Hop, je note. Ce sera ma crudité. Et ensuite, comme d’hab, sarrasin cuit, coriandre fraîche, chou rouge râpé, graine de courge, huile de sésame, citron et go !
Déchirer son petit déjeuner
A moins d’avoir un stage de surf tous les matins à 8H30 (hautement improbable à cause des marées changeantes, mais bon), le matin, vous prenez davantage le temps de votre premier repas.
Pourquoi c’est bon ? Parce qu’effectivement, c’est votre premier repas. De quoi reconstituer les réserves et faire le plein d’énergie pour la journée. Ok, en vacances, c’est souvent café/croissants voire un fruit. Ok ok. Je ne juge pas, j’ai fait pareil (parfois !).
Comment faire au retour : prenez le temps. Idem. Il y a le boulot, les enfants, le métro, la douche... ok. Mais, prenez le temps. 20 minutes, c’est le temps qu’il faut à votre cerveau pour percevoir les signaux de la satiété (= moins faim pendant la matinée). Ensuite, le petit déjeuner est le changement le plus facile à mettre en place et celui dont vous verrez les résultats le plus rapidement. Avec un petit déjeuner gras (1/2 avocat ou 7/8 olives ou 2 c-a-c d’huile riche en oméga 3) et protéiné (2 œufs, une portion de poisson que vous aimez), fini les coups de barre, bonjour la vigilance et la concentration. L’essayer c’est l’adopter, vraiment.
Vouloir le changement
Pendant les vacances, on a souvent des objectifs : s’amuser, rien faire, prendre du plaisir, récupérer, dormir, écrire, lire, s’initier à tel sport... C’est bon signe ! On a sentiment de contrôle (pour partie en tous cas) de sa vie. On a quelque chose en tête et on le fait. Good job. 3 semaines après la rentrée, la motivation décroit, on est noyés, degrés et luminosité faiblissent, tout comme la force de nos bonnes résolutions.
Comment faire au retour : choisir ses combats/ses objectifs. Mener tout de front tout le temps n’est pas la solution la plus pérenne. Aller en salle ou se prendre un coach, changer d’alimentation et/ou réviser sa vie sociale qui tourne souvent autour de l’apéro après le boulot, faire son marché deux fois par semaine.... Tout ça demande une sacrée énergie.
Fractionnez (oui, là aussi, le fractionné a du bon) les résolutions pour qu’elles s’intègrent progressivement dans votre mode de vie, plutôt qu’avoir le sentiment d’être en lutte tout le temps. Exemple : « pendant X semaines, je fais gaffe à l’indice glycémique. Je me renseigne sur l’indice glycémique, la charge glycémique, je chope les bons réflexes, je teste une semaine. Je vois ce que je prends, ce que je garde. » Faites idem avec l’équilibre acido-basique, le sommeil, le stress, sur la durée...
Voilà, y’a de quoi faire, non ? Le dernier conseil sort de la nutri, mais est directement lié à la forme : bouger. L’été, on se bouge, on essaie de trouver des plages sans trop de monde (bon courage), on marche, on fait le marché (on re-marche), des ballades sur les rochers, des excursions, on se baigne trois heures s’il fait beau.... Bref, on se dépense ! A la rentrée, aucune raison de perdre cette habitude. La sédentarité est l’ennemi de votre forme. Donc, marchez le matin, le midi, le soir, montez des escaliers, allez au ciné, au marché et pourquoi pas, prenez l’habitude d’une ballade postprandiale de 20 minutes (vous écouterez vos podcasts pendant ce temps en bon « rentabilisateur de temps » que vous êtes !).
Charles Brumauld