« Viens boire un petit coup à la maison ! ». L’alcool n’est pas forcément votre meilleur allié pour la pratique d’un sport loisir, à forcément d’un sport de compétition. Piètre carburant, il n’augmente pas les performances (loin de là) mais nuit à la qualité de votre sommeil, de votre récupération et de votre immunité.
L’alcool est un diurétique
Vous l’avez déjà expérimenté avec la bière. Beaucoup de plaisir, mais beaucoup de temps aux toilettes. Et alors ? On élimine, non ? Oui, mais en accroissant les pertes urinaires, cela engendre une forte déshydratation. En réalité, l’effet désaltérant de la bière trompe son homme, puisque ces allers et retours aux toilettes vont nous faire retourner à notre état initial de déshydratation post-effort. Pour rappel, le muscle, c’est environ 80% d’eau, pas 80% de bière ! Donnons-lui ce qu’il réclame !
L’alcool affecte votre sommeil
« Allez, je m’assomme avec deux verres de plus et je dors comme une masse ». Et le pire, c’est que avez (presque) raison ! En effet, vous vous endormez plus vite. Mais la seconde partie de la nuit, bonjour les dégâts : réveils nocturnes, apnées du sommeil, ronflements. C’est en tous cas la conclusion des chercheurs du London Sleep Center qui ont analysé 20 études concernant les effets de l’alcool sur des individus bien portants. La qualité de votre sommeil profond en pâtit. Dommage, car c’est justement pendant cette phase que l’on rêve et que le cerveau trie les informations et les range dans des petites cases pour s’y retrouver le lendemain. La solution ? Pas d’alcool juste avant de vous coucher, ou attendez deux heures et hydratez-vous pendant ce temps.
L’alcool est plein… de calories vides !
Même si les alcools forts peuvent donner un petit coup de pep’s sur le moment, l’alcool ne comprend pas d’élément nutritif mobilisable en énergie. Comprendre, pas mal de calories « vides », inutiles et qui ne contiennent pas de facteurs de protection de l’organisme (hormis le cas des polyphénols contenus dans le tanin des vins rouges).
Je ne me livre donc pas à un bilan comptable caloriques (par exemple, le cidre doux contient dix fois moins de calories qu’un pastis) puisque celles-ci ne sont pas utiles aux différentes fonctions de l’organisme, contrairement à d’autres (avocat, olives, noix…).
L’alcool entrave la récupération
Après l’effort, le réconfort ? Evidemment. Selon la durée, l’intensité ou le type de sport pratiqué, l’organisme va puiser dans ses réserves de glycogène et lipidiques, perdre un peu d’eau, de minéraux… Bref, il faut récupérer. Certains d’entre vous pensent avoir « mérité » un verre de vin ou de bière. Tout faux. L’alcool perturbe la resynthèse du glycogène musculaire (le glucose stocké sous forme de glycogène dans les muscles) et entrave les mécanismes de régénération des fibres musculaires et des os. Bref, profitez de la fenêtre métabolique après l’effort pour vous hydrater le plus tôt possible (en eau !), consommer des protéines de bonne qualité et des aliments glucidiques (pas les mauvais sucres) pour reconstituer vos réserves.
L’alcool diminue l’immunité
Une bonne immunité, c’est un équilibre. Il faut donc que les troupes « anti-inflammatoires » éteignent le « feu » des troupes « pro-inflammatoires ». Nous l’avons vu, la prise répétée d’alcool perturbe l’ostéogénèse, le processus de synthèse des os. Problème, car les globules blancs (les cellules constituantes du système immunitaire) sont justement produites par la moelle osseuse. Du coup, le système immunitaire n’arrive plus à remplir de façon optimale son rôle de protection l’organisme contre les infections, les bactéries et les virus.
Bon, une fois que l’on sait tout ça, on en fait quoi ? On fait avec. Pas d’éviction, mais de la modération, bien entendu !
Charles Brumauld