Le yoga ? Essayer, c’est l’adopter ! Si cette discipline cumule de multiples bienfaits (réduction du stress, amélioration de la souplesse, de la concentration…), elle nécessite souvent un temps d’apprivoisement. Explications.
Le yoga vient de loin…
Dans le temps d’abord, puisque l’on trouve ses premières traces il y a plus de 5 000 ans. Dans l’espace ensuite, puisque l’Inde est le berceau du Yoga. En sanskrit, cette langue des textes religieux hindous, il signifie l’union entre le corps et l’esprit. Or, c’est cette dimension qui semble éloignée de nos sociétés occidentales. Nous avons trop tendance à dissocier les deux, considérant sans doute que l’un entrave la bonne marche de l’autre. Le yoga permet justement de redécouvrir une sensation d’unité et d’harmonie, avec soi-même, mais également avec « l’âme du monde ». Encore faut-il apprendre ce « parler yoga », lequel n’est pas toujours expliqué lors des premiers échanges. Les principaux termes, non exhaustifs, donc :
Asanas : ce sont les postures effectuées en yoga (« guerrier, « arbre, « arc » etc). La position, si vous préférez. On la prononce dans les postures de Yoga. Ex : celle du triangle, trikonâsana, ou de l’enfant (balasana).
Chakra : en sanskrit, la roue, le disque. C’est un centre énergétique qui tourne sur lui-même. Il en existe 7 principaux alignés avec la colonne vertébrale.
Mantra : c’est un son, un mot ou une syllabe que l'on répète plusieurs fois, souvent, à voix haute. Le but ? Gagner en calme et concentration. Le son « OM », que l’on effectue en fin ou début de séance est un mantra.
Pranayama : c’est la respiration, le souffle. En Yoga, la synchronicité entre souffle et postures est capitale.
Les Yogis : C’est vous, les (futurs) pratiquants de yoga ! Parfois, c’est yogin (pour les hommes) et yogini (pour les femmes).
Namasté : c’est « saluer », ou plutôt s’incliner. Nama pour « s’incliner », as pour « je », et te signifie « toi ». Littéralement, donc, « je m’incline devant toi ». C’est ce que l’on dit en fin de cours, en symbole de gratitude et de respect mutuel entre élèves et enseignant.
De la perplexité à l’accomplissement
Au début, la pratique du Yoga déroute. La salutation au soleil, bizarre. Respirer par le nez en se bouchant une narine, re-bizarre. Des tapis de prière, re-re-bizarre. On se demande même parfois pourquoi l’essayer. En effet, même si une part non négligeable d’entre nous se met au sport pour le bien-être qu’il procure, force est de constater que l’on escompte souvent des résultats physiques ! Ne nous mentons pas ! Là où d’autres disciplines ciblent ouvertement la silhouette, le yoga, lui, mise sur sa zénitude et vante ses vertus anti-stress, l’alignement de la colonne, une meilleure concentration etc. Je me suis dit tellement de fois que le Yoga n’était pas pour moi, lorsque je voyais ces pratiquant(e)s concentré(e)s, souples et lestes, qui enchaînaient des postures que j’assimilais volontiers à de la torture. Raide comme un piquet, la souplesse n’était pas mon fort. Or, ce que j’ai appris du CrossFit, c’est qu’une « skill », une compétence, s’acquiert. Si l’on essaie avec un bon enseignant, il ne vous écrasera pas. Il vous prendra par la main et vous montrera le chemin. A vous de l’emprunter.
Du sport au mode de vie
Ne vous découragez pas. Au fur et à mesure des séances, il se produit un premier « clic ». C’est celui où l’on arrive à rentrer et sortir d’une posture sans lutter. Pas besoin d’être aussi souple qu’Elastic girl (ceux qui manquent de souplesse pourront commencer par le Bikram Yoga, et goûter aux joies de la sueur et des tremblements). Puis, progressivement, on cesse de dépenser de l’énergie pour « bien faire », on gagne centimètre par centimètre, les postures s’enchaînent plus sereinement, sans hâte. C’est à ce moment qu’un « dé-clic » se produit et que le Yoga dévoile tout son potentiel addictif. Non seulement on se sent à l’aise pendant le cours, mais on expérimente les bienfaits après : meilleure souplesse, moins de problèmes articulaires, de douleurs lombaires, baisse du niveau de stress etc. D’une bulle de bien-être ponctuelle, le yoga s’étend progressivement à d’autres sphères de votre vie, le fameux « vivre yoga ». Plus présent à vous-même, plus à l’écoute de votre corps, vous faites moins d’excès et chargez moins votre organisme en « nuisibles », vous vous orientez davantage vers le végétal que vers l’animal. Et un jour, sans prévenir, votre tapis de yoga devient l’accessoire de vos vacances. Après tout, une dizaine de postures face au soleil couchant n’a jamais fait de mal à une mouche !
51 nuances de yog’
Quel type de Yoga choisir ? Telle est la question, car il s’agit d’une discipline aux multiples visages. Il y a les « classiques », avec le traditionnel Hatha-yoga, le dynamique Ashtanga, le postural Kundalini, le chorégraphié Vinyasa, les outsiders (Strala-Yoga, Power Yoga…) et d’autres bien plus farfelus (le doga, centré sur les chiens, yoga Indo Board, ou le yoga naturiste…).
A vous de décider quel chemin arpenter, #nojudgment. Enfin, sachez que si l’outil est votre corps, la véritable finalité du yoga repose sur la libération, le lâcher-prise. Inutile de se contorsionner dans tous les sens pour atteindre une pratique parfaite. Gardez en tête l’union du corps et de l’esprit, yogin et yoginis !
Charles Brumauld