Running, yoga, CrossFit et autres disciplines rythment notre quotidien. Tant mieux ! MaSalledeSport promeut cette tendance fit. Cela étant dit, notre façon de bouger a bien changé. Le fitness façon « Véronique et Davina » a laissé place à la mode des formats courts et intenses (CrossFit, Grit, Hitbox…). Mais, quand on fait du sport, s’entraîne-t-on vraiment ? Explications.
Dis-moi comment tu bouges… Je te dirais comment tu t’entraînes. Ou plutôt, si tu t’entraînes ! En effet, qui dit exercice physique ne dit pas toujours entraînement. Ce dernier n’est d’ailleurs pas uniquement réservé aux athlètes de haut niveau. Bien au contraire. Encore faut-il savoir la différence entre training et exercising.
L’exercising, c’est bien
L’exercising, c’est de l’exercice physique : bouger en rythme sur une musique, courir 5 kilomètres tous les mardis soir après Questions pour un Champion, faire 3 fois 15 pompes, 100 abdos, ou suivre telle ou telle séance de la dernière application fitness à la mode. Bref, c’est bouger, sans vraiment de logique, explique Thomas Cerboneschi, responsable technique du Wrestling Circuit, le nouveau programme de circuit training dispensé dans les clubs de lutte. « Le problème avec l’exercising, c’est que tout le monde peut le faire, mais que l’on obtient peu de résultats et que l’on augmente le risque de blessure. Oui, il faut bouger, mais pas n’importe comment, sinon, on se décourage et on arrête l’entraînement. C’est à nous, coachs, de montrer à nos élèves comment initier un mouvement durable ».
Le training, c’est mieux
C’est de l’exercice physique, mais avec de la logique, de la technique, de la cohérence… Bref, du sens, explique Brian Pascanet, préparateur physique : « je peux courir 5 kilomètres tous les deux jours. Bien. Mais, je vais stagner car mon corps va s’habituer à cet effort d’égale intensité. Le training, c’est analyser sa foulée, sa position de bras, faire un peu de fractionné, modifier son parcours… » En d’autres termes, engager une réflexion sur la qualité du mouvement pour aller chercher d’autres résultats, qui ne sont pas purement comptables : si je cours mieux, je courrai éventuellement plus vite, et surtout, plus longtemps. Des exemples ? Profiter des options pour faire une pompe : mettre les genoux à terre plutôt que d’enchaîner les répétitions le dos creusé. Demander à un coach de vous montrer la bonne technique de squat : le regard loin devant, les genoux qui ne dépassent pas la pointe des pieds, etc.
Quantité contre qualité ?
Le débat se résumerait-il à « quantité » versus « qualité » ? Raisonnement simple, voire simpliste, résume Brian Pascanet. « Aujourd’hui, on pense que l’intensité est synonyme de cardio ou de zone rouge. Or, on peut monter dans les tours en jouant sur la qualité de mouvement, puis sur la quantité ensuite, une fois que la technique est bonne et que l’on a une vision globale de l’entraînement. Est-ce que j’ai une bonne mise sous tension lors de ma planche ? Pourquoi j’intègre telle série de burpees à ce moment de mon training ? », explique-t-il. Le training serait-il la future méthode d’entraînement, celle qui ferait de nous des athlètes conscients, exploitants au mieux nos aptitudes physiques ? Alexandre Veret, master trainer en TRX, nuance : « Le training n’a rien de nouveau. En réalité, c’est plutôt un retour aux fondamentaux. De la préparation physique générale (PPG) applicable au spécifique pour être plus solide dans ce que vous faites : de l’aviron, du running, du rugby ou tout simplement monter les escaliers deux par deux les bras chargés des courses de la semaine ! Le but est de mieux bouger et mieux profiter pour faire plus de ce que l’on aime ». Le training, donc, serait une quasi-science de l’entraînement.
Conclusion ? Je vous invite donc à titiller vos coachs dans vos clubs et studios, afin de réviser vos basiques et d’apprendre une bonne fois pour toutes, le BA-BA d’une belle planche sécurisant la colonne vertébrale et de demander le cas échéant, pourquoi est-il opportun de finir par un travail métabolique (cardio) après le renforcement musculaire. Et Brian Pascanet, de conclure : « rien ne sert de vivre 10 ans de vie sportive où l’on se met dans le rouge pour se mettre dans le rouge sans aucune restriction ni logique de programmation, et prendre le risque de problèmes de mobilité ou de tassements de vertèbres ». En résumé, faites ce que vous voulez, mais faites-le bien !