Non non ceci n'est pas une insulte à destination des yogis, mais le nom d'une web-série drôle et sarcastique sur le milieu du Yoga et surtout sur le chemin qu'en prend la tendance actuelle. Un portrait satirique du Yoga « in » certes un peu caricatural, mais bien vu, et qui se regarde facilement avec un bon jus et quelques graines à grignoter... ou pas.
Ma Salle de Sport vous en dit plus.
A l'origine de la web-série
Professeur de Yoga Vinyasa depuis bientôt 10 ans, Summer Chastant a eu l'idée d'écrire et de produire une web-série consacrée au milieu des yogis. En posant ses caméras à Los Angeles, elle a choisi de montrer avec humour et sarcasme, l'envers du décors du ce monde communément qualifié de « Health and Wellness ». S'inspirant de son expérience d'instructeur de Yoga dans les prestigieux studios américains tels que Wanderlust Hollywood, Yogaworks ou Pure Yoga, elle dresse un portrait acide (mais drôle) des dérives que la popularité actuelle du Yoga entraine (le contraire fonctionne aussi). C'est d'ailleurs elle qui incarne le rôle principal, Sabine une professeure de yoga dans la trentaine, fraichement débarquée de New-York pour enseigner à Los Angeles.
Gratitude !
Déroutante, agaçante ou franchement drôle, Namaste Bitches pointe du doigt la nouvelle pratique du Yoga, plutôt axée sur la performance et le tape à l'oeil, loin de la dimension spirituelle. Bien que caricaturale, cette mini-série reste proche de la réalité et stigmatise la course aux followers et à la posture qui en jette, dont cette nouvelle industrie se nourrit.
On ne peut pas s'empêcher de sourire lorsque l'on voit Sabine pénétrer dans un studio New-Yorkais et se faire assommer de questions par ses nouveaux collègues voulant savoir entre autres si elle avait déjà rencontré... Tara Style, la créatrice du Strala Yoga et grande prêtresse des réseaux sociaux ; parce que oui, aujourd'hui on a plus envie d'aller suivre des formations à Los Angeles que dans un ashram en Inde.
Autre question qui semble avoir une grande importance aux yeux de ces yoga instructeurs pendus à leur téléphone : « Combien de followers as-tu ? ». Ce à quoi Sabine répond qu'elle préfère se concentrer sur sa pratique et son coaching que d'être présente sur les réseaux sociaux. Mauvaise réponse. Sabine en fera d'ailleurs les frais lorsque sur un remplacement d'un prof populaire sur Instagram, une adhérente refusera de suivre son cours compte tenu de son manque de followers. Derrière tant de gratitude, le milieu du Yoga semble archi-compétitif.
Handstand ou rien !
Autre travers que la mini-série pointe du doigt, l'obsession des yogis à vouloir réussir des postures qu'ils ont vues sur Instagram pour... les poster à leur tour sur les réseaux.
Oubliée la dimension spirituelle chez ces yogis que beaucoup d'entre nous ont du déjà croiser, car ce qui compte c'est d'enchainer les postures. Un état d'esprit qui scandalise les puristes, mais qui a contrario permet au Yoga de faire de plus en plus d'adeptes. Autre facteur responsable de ce nouvel engouement pour la discipline, toutes les dérives et nouveaux concepts qui lui sont associés : yog'n'dance, fit flow, strala yoga, voga... et tant d'autres qui voient le jour par-ci par-là, rendant la pratique plus accessible mais moins rigoureuse, et surtout beaucoup moins méditative. Au fil de ses aventures, le personnage de Sabine va d'ailleurs créer, (ou plutôt inventer en direct), un nouveau courant qui avec un nom tendance va faire des adeptes.
Alors peinture acide, ou vrai regard sur le Yoga d'aujourd'hui, à vous de vous faire votre opinion, sans oublier que cette mini-série est avant tout une comédie ! Namaste !
Sophie V.