Bouger, c'est bien. S'entraîner, c'est mieux. Progresser grâce aux conseils de pros qui s'entraînent durs, c'est encore mieux. Nous avons glané 5 conseils de pros du CrossFit, applicables quelque soit votre pratique sportive.
1. Affrontez vos peurs
Lorsque l'on débute ou que l'on se remet au sport, l'appréhension peut nous envahir. Le regard que nous nous portons n'est pas toujours à la juste mesure de notre potentiel. Celui des autres peut également nous inhiber. Notre ressenti, aussi, puisque lorsqu'on se sent rouillé, pas à 100% de nos possibilités, on se dit que l'on « fera ce qu'on peut », alors que devant un keetlebell ou une barre olympique, on envoie du lourd ! Sur ce point, Daniel Chaffey, head coach au Reebok CrossFit Louvre et fondateur des French Throwdown (par ici pour les inscriptions) est nuancé : « la barrière physique (on se sent inapte à l'effort physique) part en général toute seule dès que l'on pratique progressivement. La barrière psycho-émotionnelle, elle, requiert plus d'attention. D'abord trouver un endroit propice où l'on peut reprendre ses marques, soit en coaching, soit en small group. Recommencez par des mouvements simples, que vous connaissez déjà, sans charges additionnelles, pour retrouver des sensations « de capacité ». Une fois revenu « dans la place », les appréhensions disparaissent. N'oubliez pas : pour réussir, il faut déjà réussir ».
2. Ne trichez pas avec vos trigger points
Le trigger point, ces petits noeuds de tension nichés dans les fibres musculaires. Il peut être engendré par un entrainement trop intense ou une mauvaise posture (lorsqu'on se tient le dos voûté en bossant au bureau, par exemple). Pour un post complet sur ce sujet, je vous renvoie à l'article de ma chère Sophie V.
Pour les détendre et drainer la zone traumatisée, et favoriser la régénération du tissu musculaire endommagé, il faut rouler dessus grâce à un foam roller. Sauf que lorsqu'on est crevé, qu'on vient de se mettre un caramel, certains passent vite dessus, car l'auto-massage, s'il soulage, est tout sauf une partie de plaisir. Fabrice Chavinier, master trainer Trigger Point, plaide pour aller droit au but : « en général, impossible de se tromper : le point gâchette se trouve sur la zone la plus douloureuse, la plus inconfortable. Utilisez tout ou partie du poids du corps pour exercer une pression contre le rouleau. C'est dur, mais c'est bon (après !) ».
3. Economisez votre énergie sur les burpees
On est d'accord, celui qui a inventé le burpee aurait dû rester couché ce matin-là. Pour s'économiser, plusieurs pistes. Coach Chriss, notamment coach au Reebok CrossFit Louvre, recommande d'éviter la pompe stricte. « Le but d'un burpee est de bosser la résistance musculaire et le système cardio-vasculaire, pas la force ! Il faut au contraire laisser descendre le buste au sol, puis pousser sur ses bras pour décoller d'abord le buste, puis utiliser l'impulsion et la puissance de la hanche pour ramener les pieds à plat » (puis, faire ce petit saut caractéristique). D'accord avec lui, je rajouterais : plus vous fléchissez les jambes, plus vous vous rapprochez d'un squat, et plus ce mouvement consomme de l'énergie. Gardez ça en tête, lorsque vous aurez un test de « death by burpees : 7 min time cap ».
4. Apprenez de nouvelles disciplines
Relisez les 100 mots du fitness (en anglais, sinon ça ne fait pas 100) par Greg Glassman, le fondateur du CrossFit, sur la page d'accueil du site de la marque, en scrollant un peu. C'est le dernier conseil. Last but not least : « Regurlarly learn and play new sports » que l'on pourrait traduire par « apprenez et pratiquez de nouveaux sports/nouvelles disciplines. »
Bien d'accord. A juste titre, on a tendance à penser qu'il faut constamment surprendre l'organisme, par l'intensité, par des charges plus lourdes... Pas faux, car c'est un bon moyen d'engendrer une réponse hormonale (naturelle) propice à la construction des muscles (testostérone, notamment). Mais on peut aussi surprendre son corps par la nouveauté : l'apprentissage de nouvelles skills (grimper de corde, marcher sur les mains, s'attaquer une bonne fois pour toutes aux doubles sauts) ou plus ludique, l'apprentissage ou la découverte de nouvelles disciplines. Hop, vive les sensations inédites, un bon moyen d'en savoir davantage sur soi. Personnellement, sans mon Zippy Pass (c'est quoi ?), peut-être n'aurais-je pas testé découvert l'aquabiking, ni surtout le yoga Bikram ou le Fierce (#accro !).
5. Dites à votre corps de la fermer !
"In training you listen to your body, in competition you tell your body to shut up." Traduction : « À l'entrainement, il faut écouter votre corps. En compet, tu lui dis de la fermer ! » Ce conseil, certes un peu abrupt, provient de Rich Froning. Qui ? Il est au CrossFit ce que Schumacher est (encore) à la formule 1, Kelly Slater au surf, Usain Bolt au sprint... Une légende vivante, sacré quatre fois «homme le plus fit de la planète » aux CrossFit Games, les championnats du monde de la discipline. Pour ma part, j'approuve. Ayant écrit un livre sur le sujet (sur le cross-training, plus précisément), je plaide pour l'écoute du corps et des sensations. Mais parfois, il faut pousser le corps dans ses retranchements, même jusqu'à connaître la « dark place », ce moment où votre mental vous supplie d'arrêter une fois, deux fois, trois fois... et là, on dit « shut up » pour faire du corps une machine qui va finir le workout en pilote automatique sans rien lâcher.
A noter : cette « dark place » ou « côté sombre » n'est pas un passage obligé. On y gagne un mental plus fort, une meilleure connaissance de ses limites et de son niveau max d'intensité, mais ce n'est pas à chaque entrainement qu'il faut se donner à 150 % !
Charles Brumauld